•  Matériel nécessaire :   Ponceuse à variateur électronique, limes et rifloirs, pierre ponce, papier de verre gros grains à sec, P 60, P80, papier abrasif à l'eau, du type carrossier, de grains différents, P 120, P 220, P 320, P 400, P 600, pâte à polir blanche, dure, vendue en cylindre de 1kg ou bien acide oxalique.

Pour que le polissage soit efficace, il est préférable de ne pas revenir sur le travail surtout sur la phase de lustrage,
il faut donc s'assurer au cours de l'évolution que l'on supprime réellement toutes les rayures.

  •  Première étape :  Le ponçage.

    Le ponçage consiste à enlever de la surface toutes les traces d'outils de choc, gradines, ciseaux et surtout la broche qui au cours de l'ébauche laisse des traces profondes dans le marbre qui se traduisent par des points blancs sur la surface une fois polie. Pour mieux les éviter, il est nécessaire de ne pas agresser la pierre pendant l'ébauche et de ne pas tenir sa broche d'une manière trop perpendiculaire à la pierre. Ayant pris ces précautions même avec les autres outils, y compris les ciseaux, qui par les bords peuvent aussi créer ces défauts, on enlève, soit à la ponceuse, soit à la main, les aspérités de la mise en forme, on respecte les galbes et l'on accentue les formes significatives grâce aux rifloirs, qui sont de petites limes aux formes complexes et variées et qui vont vous permettre d'aller dans les endroits les plus inaccessibles pour en aplanir les surfaces. Maintenant seulement commence le ponçage avec les papiers de verre gros grains. Pour ce faire, découpez un rectangle de 8 cm par 4 cm dans votre feuille de papier et pliez-le au milieu pour obtenir un carré. Si vos surfaces sont très petites, faites un rectangle plus petit. Vous pourrez travailler de plusieurs manières avec cet outil entre le pouce et deux autres doigts. Avec le coin vous irez partout où est déjà passé le rifloir, avec toute la surface du papier, respectez bien vos formes, n'atténuez pas vos bosses mais portez un soin particulier aux creux et surtout commencez à vous faire l'oreille. Quand vous ne pourrez plus voir les rayures, c'est le chant du papier qui vous indiquera, s'il faut en changer, s'il travaille dans le vide ou s'il faut insister encore et encore. Il est préférable de ne pas appuyer mais de laisser le grain faire le travail en croisant les mouvements et en tournant dans les deux sens. Cette phase est la plus importante : Il ne devra plus subsister aucune trace de lime, de ponceuse ou d'outil. Comme vous travaillez à sec, vous devez distinguer les rayures occasionnées par le grain 120 et rien de plus, sinon il faut continuer à poncer.

  •  Deuxième étape : Le polissage à l'eau.

    Faites tremper vos pierres ponce dans une bassine et découper des rectangles de papier abrasif comme ci-dessus. La pierre ponce en s'usant va prendre les formes de votre sculpture, profitez-en. Ainsi vous allez sans vous en rendre compte enlever les petites bosses qui subsistent encore et tendre la surface. Travaillez toujours en lumière rasante et profitez de l'eau pour mieux percevoir ces défauts, essuyez souvent à l'éponge pour contrôler, travaillez toujours en cercle, vous pouvez forcer s'il persiste encore des rayures qui vous auraient échappé. Vos blocs de pierre ponce ne tarderont pas à prendre toutes sortes de formes, profitez-en pour aller dans les coins.
    Une fois que toutes les rayures semblent enfin disparues, prenez de l'eau propre et votre papier grain 120, il faut repasser toute la surface que vous souhaitez polir sans en oublier, car l'eau efface vos repères. Pour ce grain, ayez la main légère, ce n'est plus qu'un affinage, revoyez vos creux et vos coins avec les bords du papier et écoutez, bientôt le son change, il gratte moins. Pourtant le papier grain 120 ne s'est pas beaucoup usé et vous pourrez vous en resservir. Certains papiers abrasifs de mauvaise qualité font une poudre noire et n'usent pas le marbre, il vous faudra trouver des papiers résistants, le lait de marbre que vous obtiendrez sous le papier en sera le garant.
    Si votre surface est douce au toucher et que la luisance est régulière, bien tendue après rinçage, alors laissez sécher votre marbre, en séchant vous allez apercevoir peut-être de nouvelles rayures, marquez-les au crayon de papier et recommencez à ces emplacements avec le grain 120 jusqu'à ce qu'elles disparaissent. Vous pourrez passer les papiers suivants que s'il ne persiste plus de rayures sur le marbre en séchant. Les grains 220 et 320 complètent ce travail en finesse, écoutez votre papier et vous saurez où vous en êtes, il est parfois nécessaire de couper un certain nombre de carrés de papier. A partir du grain 400, vous ne pourrez même plus vous fier au son, ce sera uniquement le toucher au travers du papier et un certain nombre de carrés à passer partout. Ces deux grains s'usent très vite, il faut souvent en changer. Lorsque votre marbre sec commence à briller ou à luire quand vous l'observez par le côté, c'est qu'il est bon pour l'étape suivante.

  •  Troisième étape : Le lustrage.

    Suivant la surface que vous avez à polir vous pouvez le faire soit à la machine à la vitesse la plus lente, pour les reliefs et les plats uniquement, soit à la main, dans tous les autres endroits. N'utilisez la machine que si elle vous apporte gain de temps et meilleur rendement, car pour une sculpture aux formes les plus diverses, elle peut très bien n'être pas adaptée et occasionner des chocs ou des rayures avec le moyeu central. Prudence.
    Lustrage à la pâte à polir pour marbrier, blanche et compacte vendue au kilo :
    On utilise soit un feutre monté sur une machine rotative - ponceuse, flexible - soit un chiffon blanc, les vieux draps de lin sont excellents. On fait des copeaux avec un couteau de cette pâte que l'on place dans une coupelle et que l'on mélange à de l'eau. On imbibe ensuite le feutre ou le chiffon du mélange. Ne jamais travailler à sec, même si le feutre s'essore en tournant il faut veiller à ce qu'il soit toujours humide. Croiser en tournant dans les deux sens énergiquement, si vous le faites à la main. Sécher avec un chiffon doux et ça brille !
    Lustrage à l'acide oxalique :
    On met dans une vieille bouteille vide et propre - genre bouteille de vin d'Alsace qui traîne dans tous les ateliers ! - trois à quatre cuillerées à soupe d'acide avec de l'eau -50 cl environ, et on mélange bien de sorte qu'il ne reste plus de cristaux. On met des lunettes pour éviter les projections et des gants si on a les mains sensibles. On imbibe le feutre ou le chiffon de ce mélange acide et l'on frotte énergiquement jusqu'à ce que se crée une pâte blanche de dissolution du marbre par l'acide. Bien renouveler la dose, frotter fort, n'oublier aucun endroit et travailler vite sont les maîtres-mots du résultat obtenu. Il faut s'empresser de rincer à grande eau sitôt fait et ne plus revenir dessus, sous peine de voir tout son travail réduit à néant.

    Alors là, ça brille pour toujours et il n'est nul besoin de cirer ou de faire autre chose de plus.

Voilà tout le secret de la brillance du marbre…   Franck Poupel.